C’est devenu le dernier secteur à la mode : après le Sud-Est et le Sud-Ouest, l’Ouest attire de plus en plus. En particulier la Bretagne qui, outre son cadre de vie, offre d’excellents taux de réussite scolaire !
A la conquête de l’Ouest
«Les migrations soutiennent le dynamisme démographique en Bretagne », explique l’antenne régionale de l’Insee. Et pour cause. Avec ses villes entreprenantes et ses stations balnéaires préservées , ce territoire séduit. Au troisième trimestre 2006, son économie continuait d’aller de l’avant et le chômage poursuivait sa décrue. Conséquence : « La croissance de l’excédent migratoire de laBretagne est entièrement imputable à la classe d’âge des actifs ». C’est l’Ile-de-France qui apporte, ici encore, la principale contribution. La Bretagneapparaît désormais très attrayante après avoir fait longtemps figure de parent pauvre. Mais elle n’attire pas que les actifs. Elle se place aussi au troisième rang des régions françaises pour le taux de solde migratoire des seniors. Des retraités qui viennent ici retrouver leurs racines sur une terre de légendes ou goûter aux joies d’un climat tempéré.
2012 : toute la Bretagne à trois heures de Paris
L’autre raison de son succès : sa proximité de la capitale grâce à l’autoroute, au TGV… et à l’ADSL. Sur le marché haut de gamme, concentré sur le littoral, la demande reste soutenue par des Franciliens retraités, mais aussi des quadras et des quinquas qui, grâce au télétravail, délocalisent patrimoine immobilier et famille. Car la Bretagne dispose d’un autre pouvoir de séduction : son taux de réussite scolaire. L’Ille-et-Vilaine et le Morbihan connaissant les plus fortes croissances de population, grâce au TGV qui place Parisà 2 h 10 de Rennes ou trois heures de Vannes .
Bien sûr, ce sont les départements où les prix sont les plus hauts. Voire prohibitifs quand les balcons du golfe du Morbihan ou des côtes malouines proposent la vue sur la mer . En Bretagne, l’immobilier , qui frise les 50 % de hausse depuis 2003, demeure cher par manque d’offres. Des perles restent tout de même à dénicher, notamment dans le Finistère en passe de devenir le nouvel Eldorado breton. Non seulement il abrite quelques-uns des meileurs lycées de France , mais il préserve encore des accès directs sur les plages, par exemple dans la baie de Douarnenez, à 300 000 euros ! Du très rare, et bientôt introuvable… car cette côte pourrait n’être plus qu’à trois heures de TGV de Paris en 2012.
Douce campagne francilienne
Les bouchons commencent aujourd’hui à 60 kilomètres de la capitale, et non plus à 30. « L’étalement urbain s’accélère autour des villes de moins de 10 000 habitants », indique en effet l’Insee. Jusqu’en 1999, les villes grandes et moyennes se développaient très vite. Depuis, « la croissance démographique se porte là où l’on se trouve à la fois dans un cadre de vie rural et dans la zone d’attraction d’un ou de plusieurs pôles urbains ».
C’est exactement le cas du Bassin parisien. Bien sûr, cette « rurbanisation », accélérée par la hausse des prix de l’immobilier dans et autour de la capitale, a ses inconvénients. Les budgets de déplacement sont lourds et l’offre en services et équipements peine à se développer, notamment l’Internet à haut débit. Pour autant, ce choix prioritairement motivé par la recherche d’un meilleur cadre de vie comporte de beaux avantages.
La troisième couronne redynamisée
Touchées par ce phénomène : les zones rurales de Seine-et-Marne . Une destination choisie par Isabelle, Michaël et leurs deux enfants. Ils y ont troqué un appartement exigu en première couronne contre une maison avec jardin , dans un village au décor digne de Jacquou le Croquant. Lui, commercial itinérant, gère son temps de travail. Elle, couvre chaque jour 60 kilomètres pour se rendre au bureau et en revenir… avec bonheur. « Les enfants vont à l’école à pied. Des amis se sont installés ici, et nous avons sympathisé avec les voisins de notre âge ». De nouvelles amitiés pour les barbecues du week-end et les promenades en VTT dans la forêt située juste au bout de la rue.
Car ces départs sur les franges franciliennes, suscités par la recherche d’un nouvel art de vivre à la campagne, sont également favorisés par le télétravail. La troisième couronne en devient d’autant plus séduisante : l’Oise , l’Eure , le Loiret , l’Yonne , l’Eure-et-Loir , la Marne , l’Aube et l’Aisne . Des départements où s’installe une nouvelle catégorie de Franciliens attirés par cette qualité de vie au vert. Mobiles, ils préfèrent les petites et moyennes communes et favorisent le développement local. Ils s’accompagnent d’une clientèle plus aisée qui achète et revalorise le patrimoine. Tout pour redynamiser une troisième couronne, à la fois si proche et si éloignée de Paris .